Arrivée avec des douleurs abdominales sévères et une incapacité à marcher normalement, je suis restée près de deux heures en salle d’attente sans qu’aucun membre du personnel ne vienne me voir, ni pour un triage, ni même pour vérifier mes constantes vitales.
La salle d’attente était vide : j’étais la seule patiente présente, sans accompagnateur, et aucun autre patient n’était en attente.
Dans mon état, incapable de me lever seule pour alerter le personnel, j’ai été contrainte d’appeler le 15 depuis mon téléphone pour signaler l’absence totale de prise en charge.
Ce n’est qu’après cet appel qu’on est venu me chercher.
Après mon appel au 15, j’ai entendu des remarques désobligeantes de la part de certains membres de l’équipe, critiquant mon initiative comme si j’avais “abusé”, alors que personne n’avait pris la peine de venir évaluer mon état pendant près de deux heures.
Ce que j’ai vécu ce soir-là n’a strictement rien à voir avec un manque de moyens humains ou une surcharge de patients :
j’étais seule dans la salle d’attente et aucun autre patient n’était présent. Il y avait des soignants disponibles pour à minima prendre ma température et mes constantes.
Il s’agit donc d’un grave problème d’attention, de vigilance de la part du personnel.
Dans un service d’urgence, l’écoute et la vigilance devraient être la base du métier.
Ce soir-là, si mon état avait été critique — rupture d’organe, hémorragie interne, malaise — j’aurais pu mourir seule dans la salle d’attente sans que personne ne s’en rende compte.
Quand on choisit de travailler dans la santé, on doit avoir à cœur d’assurer son rôle auprès de chaque patient, avec sérieux et humanité